Après notre road trip dans la région de Salta, nous partons pour une expérience de 3 jours au cœur du désert de Tolar Grande.
Accompagnés de Rami notre guide, expert de la région et d’un autre couple de français, nous avons vécu une expérience exceptionnelle, dans l’un des lieux les plus isolés et mystérieux de la cordillère des Andes.
Nous avons parcouru ce désert d’altitude, véritable étendue aride où le ciel semble se fondre avec la terre. Chaque journée apportait son lot de découvertes : l’étrangeté du Cono de Arita, en passant par l’immensité du Salar de Arizaro. Nous avons exploré des paysages lunaires, où le silence est si profond.
Jour 1 – En route pour Tolar Grande
Après un réveil à 6h, Rami, notre guide pour ces 3 prochains jours passe nous chercher à notre auberge à Salta. Nous faisons connaissance avec un autre couple de français, avec qui nous partageons cette aventure. A bord de notre 4×4 nous prenons la route en direction de l’extrême nord-ouest de l’Argentine, à la limite de la frontière avec le Chili. On commence à monter en altitude pour atteindre un premier petit village plein de charme, Santa Rosa de Tastil. Une petite église, des lamas et des cactus géants entourés de montagnes nous attendent sur place.
On continue la route pour atteindre à 3800m d’altitude, la ville de San Antonio de los Cobres. Pour le déjeuner, on goûte aux supers empanadas frits vendus sur le bord de la route. Les paysages se transforment totalement, c’est à couper le souffle. On voit rarement ce genre de paysages et encore moins en France !
On arrive ensuite sur notre premier point d’intérêt, le Salar de Pocitos. Le Salar est considéré comme l’une des 7 merveilles naturelles de l’Argentine. La vue sur le Cerro Macón, qui culmine à 5 600 mètres d’altitude, rend le paysage unique. On est seul au monde, à part une chouette en haut d’une colline ! On profite de ces instants magiques pour capturer des images incroyables.
Après de longues minutes de trajet, nous débarquons ensuite sur ce qu’on pourrait croire être la planète Mars. Des terres rouges à perte de vue, et au loin, des volcans enneigés. Comme le Lluillaillaco, situé sur la frontière avec le Chili et dont trois corps d’enfants sacrifiés à l’époque Inca ont été retrouvés en 1999 en parfait état.
En fin d’après midi, nous arrivons au village de Tolar Grande. Dans les années 1940, il y avait environ 5 000 habitants qui vivaient essentiellement de la mine de souffre et du réseau ferroviaire. La fermeture de la mine et l’interruption du projet ferroviaire ont entraîné le dépeuplement de Tolar Grande qui ne compte plus que 200 habitants aujourd’hui. C’est ici, seul au monde, et au milieu du désert, que nous passerons les 2 prochaines nuits. Nous logeons dans une petite auberge qui sert aujourd’hui à accueillir les travailleurs (miniers, routiers…) et quelques touristes.
Jour 2 – Le Cono de Arita
Après une nuit très fraiche et un petit déjeuner à base de dulce de leche et de fruits, on reprend la route. Aujourd’hui, on part explorer les environs de Tolar Grande. A quelques minutes seulement, notre premier arrêt nous amène à los Ojos de Mar. Il s’agit de plusieurs trous d’eau de soude et salés, de 4 à 8 mètres de profondeur et d’un bleu turquoise incroyable. Ces plans d’eau abritent un écosystème très riche et précieux comme les stromatolithes : les plus anciennes traces de vie sur Terre.
Nous remontons dans le 4×4 pour plus de 2 heures de route sur un chemin assez chaotique. Mais l’excitation de découvrir les prochains paysages fait passer le temps plus vite. Très rapidement, nous apercevons le Salar de Arizaro, le plus grand désert de sel d’Argentine et le troisième d’Amérique du Sud avec une superficie de 5500 km². Nous longeons cette merveille pendant plusieurs dizaines de minutes, jusqu’à entrevoir les contours du Cono de Arita : une pure merveille de la nature. Un cône volcanique presque parfait qui surplombe du haut de ses 120 mètres le désert de sel. Un paysage complètement irréel. D’après les scientifiques, la forme en cône fermé de ce volcan est due au fait qu’il n’ait jamais eu la force nécessaire pour exploser et déverser sa lave.
Rami nous laisse un peu de temps libre pour marcher sur le salar et s’approcher un peu plus près du volcan. On fait très attention en marchant car sur le sol, le mélange de sel et de terre, est très tranchant. Toute chute pourrait être lourde de conséquences.
Après en avoir pris plein les yeux, on retourne à Tolar Grande en début de soirée pour assister à un beau coucher de soleil sur le désert. On termine la journée en beauté par une magnifique observation des étoiles. Sous un ciel étoilé d’une pureté inégalée, loin de toute lumière artificielle, nous avons ressenti la véritable signification de l’immensité et de la solitude.
Jour 3 – Retour à Salta
Cette dernière journée, s’annonce longue et triste. Longue car nous reprenons la route pour rentrer à Salta, et environ 360 km nous attendent à bord de notre 4×4. Et triste car nous nous approchons de la fin de cette aventure, un vrai rêve éveillé.
On fait une première pause sur notre trajet au niveau de Alto Tocomar. On retrouve la végétation que nous avions quitté il y a 2 jours. Nous nous approchons de quelques ruisseaux d’eaux chaudes qui proviennent d’un volcan situé non loin de là, une odeur de souffre s’en dégage.
On repart pour un dernier arrêt pour voir le pont où passe le fameux Train de las nubes. La ligne date de 1948, elle aura mis 49 ans à se construire et est aujourd’hui un train touristique. Le train part de Salta pour relier la frontière du Chili, en passant par la Cordillère des Andes.
En chemin pour Salta, notre guide Rami nous a raconté les derniers secrets géologiques et les légendes locales, nous révélant les mystères de cette région hostile mais fascinante.
360 km plus tard, nous retrouvons la civilisation et la ville de Salta. Notre expédition à Tolar Grande a été une expérience qui transcende le temps et l’espace. Un voyage à la frontière du monde et du réel, où l’on se sent à la fois insignifiant et privilégié d’être témoin d’une telle beauté.